Un dimanche après-midi de janvier à Pointe Noire

Publié le 28 Janvier 2012

Vendredi soir, tout est calme dans l’appartement, si ce n'est juste un fond musical celtique... relaxant !

Les filles dorment paisiblement, Emmanuel est en train de siroter une N’Gok ou autre bière locale avec des collègues congolais, quant à moi, je profite de cet instant solitaire pour rédiger l’article que vous êtes en train de lire…

Pour tout ceux qui attendent avec impatience le récit de notre voyage en Tanzanie... n'est ce pas mon cousin Franck qui vient de m'envoyer un mail - ... il faudra encore faire preuve de patience… car le tri des photos n’est pas terminé… et l’article en cours de rédaction…

Alors pour que vous ayez quand même quelque chose à vous mettre sous la dent, je vais vous narrer un dimanche de janvier à Pointe Noire, ou plutôt dans le quartier populaire de Mbota.

Les filles sont ravies de monter dans un « cent-cent »… « le même bus que celui qui nous amène à la piscine » dit Juliette. Pas de bouclage de ceintures, ces dernières sont bien évidemment inexistantes… par contre, nous avons l’honneur de nous asseoir sur des fauteuils rutilants… regardez bien les photos…  il y a de l'OM dans l'air ;-)

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Ce que les gens appellent ici un « cent-cent », ou une « occasion » est un taxi collectif où chaque passager paye une somme fixe de 100 FCFA (Francs CFA) pour voyager.

Les tarifs ont maintenant augmenté, et le prix de la course peut parfois varier en fonction des évènements climatiques – pluies diluviennes et par conséquent inondations – qui font que les « occasions sont plus rares » comme dit Marie notre ménagère.

 

 Nous voilà arrivés dans le quartier Mbota - que nous connaissons pour y avoir passé une soirée dans un "nganda" (bar local) - … où nous sommes accueillis par plusieurs groupes de danses tous vêtus de costumes traditionnels.

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Chaque groupe se produira devant nous, c’est un beau spectacle, mais notre présence attire les habitants du quartier et nous devenons à notre tour une réelle attraction pour ces derniers. Il faut savoir que la présence de mundele dans ces quartiers est extrêmement rare.

Pour information, « mundele » est le nom qui a été donné au 15ème siècle aux Portugais qui ont accosté au port de Mpinda (ancien Royaume Kongo). En ancien kongo, cela signifiait "cochon d’eau".

Manda Tchebwa, dans son livre « Terre de la chanson: la musique zaïroise, hier et aujourd'hui »  explique que le mythe « Mundele ngulu », selon certains témoignages recueillis dans le cercle des kinois (habitants de Kinshasa) de souche, se rapporterait à un fermier blanc qui tenait une ferme porcine. Ses porcs, extrêmement engraissés, ont fini par inspirer une légende qui voyaient à travers ces bêtes, des hommes noirs issus des captures nocturnes et qui, par quelques procédés magiques, se retrouvaient transformé en porc. D’où l’expression Mundele (le blanc) qui transforme les hommes en ngulu (porc).

 

Certains sont perchés sur le toit des habitations, d’autres adossés à des carcasses de voitures, qui font - malheureusement - partie du décor.

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 Nous sommes impressionnés par la morphologie de certains danseurs, et leur souplesse. Nous avons là la preuve que les africains ont le rythme dans la peau !

La musique et la danse font partie de leur vie quotidienne. C’est certainement – en complément de leur foi fervente – ce qui leur donne la force et le courage de garder le sourire, malgré leurs conditions de vie.

L’heure du retour a sonné, notre « cent-cent » nous attend, parqué à la lisière des ordures qui ornent le terrain de foot sur lequel nous venons d’assister au spectacle.

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Sur la route du retour, Emmanuel joue le paparazzi… non pas à l'affut de célébrités, mais de quelques devantures !

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Il finira en beauté avec la célèbre gare de Pointe Noire !

Cette dernière a la particularité, non pas d’être une copie conforme – comme beaucoup le disent – de la gare de Deauville (en l’occurrence située sur la commune de Trouville), mais d’avoir été réalisée, dans un style néo-normand, la même année et par le même architecte (Jean Philippot) que la gare de Deauville.

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00h18, j'entends la porte de l'appartement s'ouvrir doucement, Emmanuel est de retour, il semble avoir passé une bonne soirée, ses collègues l'ont emmené dans un endroit qu'il aimerait faire découvrir ... pas de mundele... un environnement local et chaleureux.

A bientôt pour de... nouvelles aventures... non pas à l'endroit secret d'Emmanuel, mais peut-être quelque part en... Tanzanie...

Et pour finir quelques photos de famille :

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Plus de photos sur l’album spécial "danses africaines" en cliquant ici.

Rédigé par SOEM & JUMA au CONGO

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